La fin d’un statu quo confortable dans la logistique à mesure que la digitalisation et de nouveaux acteurs disrupteurs arrivent.

Le secteur du transport international de marchandises fait face à un certain nombre de nouveaux défis, que seules les sociétés les plus adaptables seront capables de relever, explique ce rapport de veille économique sur le transport (rapport ti).

Total Logistics 2018 relève qu’il n’y a pas seulement des pressions extérieures, certaines étant évidentes – économie, politique, sécurité et société – mais aussi des forces disruptives dont l’apparition est déclenchée pour l’essentiel par les nouvelles technologies.

“L’environnement économique global est resté volatile et difficile à anticiper”, relève-t-il, ajoutant que des doutes ont aussi été soulevés sur la soutenabilité de la globalisation, pierre angulaire de la logistique.

Néanmoins, c’est un secteur dans lequel il estime qu’il est intéressant de rester.

En 2017, la taille du marché était de quelque 5 trillions de dollars US, le fret routier se taillant la part du lion avec environ un tiers de la dépense totale. La logistique sous contrat représentait environ un autre tiers, la messagerie globale environ 6% et le fret ferroviaire 4%.

Mais le rapport ajoute aussi : “peut-être de façon surprenante, les secteurs du fret aérien et du fret maritime conteneurisé, avec les opérations de transit associées, ne représentaient [combinés] qu’environ 4% de la demande totale.

Entre 2017 et 2021, l’institut estime que le marché global total aura un taux de croissance annuel combiné de 5,1% – bien que la croissance de chaque secteur puisse varier, la logistique sous contrat et les services transitaires croissent à un rythme plus lent que la messagerie globale, par exemple.

A court terme, après une longue période de niveaux bas, les tarifs du fret aérien et maritime commence à progresser sous l’effet de manques de capacité, ce qui affectera sans doute la profitabilité des transitaires compte tenu de leur modèle économique “contracyclique”. En outre, une utilisation accrue des blocs de commerce régionaux favorisera le transport routier et, en particulier en Asie, les expéditions de faible valeur et à faible marge. Cette tendance, associée à des approvisionnements plus locaux, aura tendance à raccourcir les chaînes des approvisionnements.

Mais en parallèle de la dynamique “normale” du marché, arrivent les disrupteurs.

« Le secteur des services de transit a toujours su s’adapter à l’incertitude et à la volatilité – c’est la nature du métier. Toutefois, il doit faire face à des défis structurels à long terme qui seront plus difficiles à surmonter », ajoute ti.

L’année 2018, prédit-il, verra les clients demander de plus en plus de l’information temps réel, des devis et de la visibilité. Et vous perdrez si vous n’investissez pas dans ces technologies, prévient-il.

Ti relève aussi le nouvel épouvantail sur le marché : “se débarrasser des systèmes hérités… construire la totalité de l’offre client autour des dernières technologies”. Comme le souligne ti, c’est la fin d’un certain statu quo de confort.

La première phase du changement consistera à poursuivre la digitalisation de l’industrie, l’analyse de données de masse (big data) rendent les processus plus efficients. La seconde phase sera marquée par une disruption, à laquelle le marché du transport pourrait être particulièrement sensible.

“Le problème est que le secteur du transport est partagé entre des silos de capacités de transport groupées que sont les flottes privées de véhicules. L’allocation de ces ressources ne peut être supérieure à l’accès de chaque société individuelle à la demande.

« Le développement de plates-formes capable d’apparier offre et demande en créant un marché plus proche du marché parfait que ce qui existe aujourd’hui pourrait créer une valeur considérable, qui reste pour l’instant latente. »
Puis vient la démonétisation.

“Si les fournisseurs de technologies disruptives sont capables de permettre aux chargeurs d’accéder au vaste pool de chauffeurs-propriétaires qui existe dans chaque pays dans le monde, ils pourront bénéficier de coûts très nettement inférieurs. Cela créerait l’environnement propice au dernier stade de la disruption – la ‘démocratisation’.”

Dans ce rapport très complet, qui examine séparément les régions, la logistique par mode, par produit de base, sous contrat ou par transitaire, ainsi que le transport express et le e-commerce, ti conclut : “la logistique et la chaîne des approvisionnements sont au cœur d’une multitude de tendances côté demande et d’innovations technologiques disruptives qui vont créer une profonde transformation de la manière dont les produits sont expédiés, stockés et livrés.”